Il ne faut pas voler de l'eau bénite!
Faites-vous encore des sorties avec vos parents? Je veux dire par là des sorties pendant un après-midi à faire les choses ennuyantes (pour pas dire "plates") pour faire plaisir à votre mère ou à votre père. Ça m'arrive encore...
Une des plus mémorables est ma dernière visite à l'Oratoire St-Joseph il y a 9 ans. Nous avions l'habitude d'y aller mais avec les membres de la famille venant d'ailleurs. Je n'ai rien contre l'Oratoire mais quand tu l'as vu une fois tu sais à quoi va ressembler ta 75e visite.
Bon, je suis à l'Oratoire avec ma mère dans la grande Chapelle. Il y a une messe, donc on chuchote. Je la vois fouiller dans son sac-à-main ( qui a 2 fois sa largeur) et elle sort des petits flacons. Vous connaissez ce genre de flacon. Bien oui... Les mêmes qu'utilisent les pharmaciens. Mais vide, sans pilules et sans papier. Donc, elle les sort et m'en donne quelques-uns. Je lui demande poliment et en chuchotant : "Pour quoi faire?" Elle me regarde (et je déteste ce regard de mauvais coup) et elle dit : "c'est pour prendre de l'eau bénite". Oui, je le sais, on peut en acheter mais pas pour ma mère. Elle est prête à tout pour économiser des sous et en plus, l'eau est là gratuitement.
Je refuse d'y aller!
Elle y va et elle remplis 3 flacons.
La honte!
Je surveille si quelqu'un l'a vu. Tout le monde est concentré sur les paroles du prêtre.
Elle revient, fière de son mauvais coup, sourire aux lèvres.
La honte, encore!
"C'est à ton tour.
-Euh... pour faire ça? Comme toi!"
Et elle me lance ce regard maternel qui veut tout dire. Vous savez, le regard qui tue!
Donc, j'y vais. Je regarde le plancher. Je m'approche du lieu du crime avec mes petits flacons. Et, BANG!
(J'ai oublié de vous dire que ma très chère mère est un petit format, vraiment petit. Vous connaissez l'expression "dans les petits pots, les meilleurs onguents", c'est ma mère. Petite, haïtienne, elle a en dedans, elle ne comprend pas la signification de "non" quand tu le dis mais elle le dit souvent et tu es mieux de comprendre ce mot rapidement. Merci pour vos messages de sympathies.)
BANG!
Au dessus de l'eau bénite, il y avait une pancarte métallique. Comme ma mère est petite, elle n'avait pas remarqué ce panneau qui réclamait le silence. Ma tête contre le métal a fait un bruit qui a résonné dans toute la chapelle. J'ai dit un beau JOUAL VERT dans ma tête. J'ai mis de l'eau sur mon front pour diversion et j'ai rempli les autres flacons pour ma... mère. J'ai remis tout ça à ma mère et j'ai exigé notre départ. Nous sommes repartis; moi, honteuse avec mon bleu sur le front et ma mère, fière d'avoir pris de l'eau.
Croyez-vous vraiment que l'histoire s'arrête là? Vous êtes encore pur. C'est magnifique, mais pas pour longtemps.
Nous partons rejoindre mon amoureux de l'époque (tellement d'histoire à raconter avec cet homme) qui habite à quelques pas de la Cathédrale Notre-Dame. Nous sommes tous les 3 au coin de la rue, je refuse de rentrer dans cette église car, assez c'est assez et j'ai faim. Nous mangeons dans un petit bristo sur la rue Notre-Dame. Malgré mon pruneau, tout va bien. ERREUR!
Nous voyons au loin notre ami Tonton Michel (un québécois né à Paris d'origine russe, vous avez compris). Il vient manger avec nous. Grande gueule et curieux, il demande à ma mère de raconter sa journée. Par ma grande surprise, elle raconte tout. Tout. Même l'origine de mon pruneau. Il a osé rire de ma mère. Michel a peur de rien.
La honte! Je sens déjà la souffrance que je vais ressentir lors de mon retour à la maison. Pitié!!!
Michel demande à ma mère les preuves à conviction. Ma mère qui a honte de rien sort tous les flacons. Mais il y a quelque chose qui cloche... Rien dans les flacons. RIEN. Prise de panique, je demande à ma mère de retirer tout son contenu dans son sac. Tout ses effets personnels sont sur la table du resto. Tout est sec. TOUT. Aucun signe d'humidité nulle part. On se regarde tous avec des yeux remplis de point d'interrogation.
Ma mère remet tout son contenu dans son énorme sac. Michel la regarde comme père autoritaire regarde sa fille et dit :"Vous êtes punie d'avoir volé l'eau bénite. Dieu l'a récupérée." Et il part à rire.
Ma mère décide de repartir à la maison. Je la comprends. Je l'embrasse et je lui demande d'être prudente et de tuer personne. L'amoureux la salue. Elle dit "au revoir" à Michel qui lui répond : "je comprends que vous partez. On va les laisser "baiser" tranquille". Il rajoute son rire démoniaque.
HONTE SUR MOI!
Je reste avec l'amoureux. J'ai la honte, un pruneau sur le front et je n'ai laissé personne me toucher.
Joual vert.
P.S. En passant, ma mère ne vole plus de cette eau depuis ce jour, elle l'achète.... au galon.
Une des plus mémorables est ma dernière visite à l'Oratoire St-Joseph il y a 9 ans. Nous avions l'habitude d'y aller mais avec les membres de la famille venant d'ailleurs. Je n'ai rien contre l'Oratoire mais quand tu l'as vu une fois tu sais à quoi va ressembler ta 75e visite.
Bon, je suis à l'Oratoire avec ma mère dans la grande Chapelle. Il y a une messe, donc on chuchote. Je la vois fouiller dans son sac-à-main ( qui a 2 fois sa largeur) et elle sort des petits flacons. Vous connaissez ce genre de flacon. Bien oui... Les mêmes qu'utilisent les pharmaciens. Mais vide, sans pilules et sans papier. Donc, elle les sort et m'en donne quelques-uns. Je lui demande poliment et en chuchotant : "Pour quoi faire?" Elle me regarde (et je déteste ce regard de mauvais coup) et elle dit : "c'est pour prendre de l'eau bénite". Oui, je le sais, on peut en acheter mais pas pour ma mère. Elle est prête à tout pour économiser des sous et en plus, l'eau est là gratuitement.
Je refuse d'y aller!
Elle y va et elle remplis 3 flacons.
La honte!
Je surveille si quelqu'un l'a vu. Tout le monde est concentré sur les paroles du prêtre.
Elle revient, fière de son mauvais coup, sourire aux lèvres.
La honte, encore!
"C'est à ton tour.
-Euh... pour faire ça? Comme toi!"
Et elle me lance ce regard maternel qui veut tout dire. Vous savez, le regard qui tue!
Donc, j'y vais. Je regarde le plancher. Je m'approche du lieu du crime avec mes petits flacons. Et, BANG!
(J'ai oublié de vous dire que ma très chère mère est un petit format, vraiment petit. Vous connaissez l'expression "dans les petits pots, les meilleurs onguents", c'est ma mère. Petite, haïtienne, elle a en dedans, elle ne comprend pas la signification de "non" quand tu le dis mais elle le dit souvent et tu es mieux de comprendre ce mot rapidement. Merci pour vos messages de sympathies.)
BANG!
Au dessus de l'eau bénite, il y avait une pancarte métallique. Comme ma mère est petite, elle n'avait pas remarqué ce panneau qui réclamait le silence. Ma tête contre le métal a fait un bruit qui a résonné dans toute la chapelle. J'ai dit un beau JOUAL VERT dans ma tête. J'ai mis de l'eau sur mon front pour diversion et j'ai rempli les autres flacons pour ma... mère. J'ai remis tout ça à ma mère et j'ai exigé notre départ. Nous sommes repartis; moi, honteuse avec mon bleu sur le front et ma mère, fière d'avoir pris de l'eau.
Croyez-vous vraiment que l'histoire s'arrête là? Vous êtes encore pur. C'est magnifique, mais pas pour longtemps.
Nous partons rejoindre mon amoureux de l'époque (tellement d'histoire à raconter avec cet homme) qui habite à quelques pas de la Cathédrale Notre-Dame. Nous sommes tous les 3 au coin de la rue, je refuse de rentrer dans cette église car, assez c'est assez et j'ai faim. Nous mangeons dans un petit bristo sur la rue Notre-Dame. Malgré mon pruneau, tout va bien. ERREUR!
Nous voyons au loin notre ami Tonton Michel (un québécois né à Paris d'origine russe, vous avez compris). Il vient manger avec nous. Grande gueule et curieux, il demande à ma mère de raconter sa journée. Par ma grande surprise, elle raconte tout. Tout. Même l'origine de mon pruneau. Il a osé rire de ma mère. Michel a peur de rien.
La honte! Je sens déjà la souffrance que je vais ressentir lors de mon retour à la maison. Pitié!!!
Michel demande à ma mère les preuves à conviction. Ma mère qui a honte de rien sort tous les flacons. Mais il y a quelque chose qui cloche... Rien dans les flacons. RIEN. Prise de panique, je demande à ma mère de retirer tout son contenu dans son sac. Tout ses effets personnels sont sur la table du resto. Tout est sec. TOUT. Aucun signe d'humidité nulle part. On se regarde tous avec des yeux remplis de point d'interrogation.
Ma mère remet tout son contenu dans son énorme sac. Michel la regarde comme père autoritaire regarde sa fille et dit :"Vous êtes punie d'avoir volé l'eau bénite. Dieu l'a récupérée." Et il part à rire.
Ma mère décide de repartir à la maison. Je la comprends. Je l'embrasse et je lui demande d'être prudente et de tuer personne. L'amoureux la salue. Elle dit "au revoir" à Michel qui lui répond : "je comprends que vous partez. On va les laisser "baiser" tranquille". Il rajoute son rire démoniaque.
HONTE SUR MOI!
Je reste avec l'amoureux. J'ai la honte, un pruneau sur le front et je n'ai laissé personne me toucher.
Joual vert.
P.S. En passant, ma mère ne vole plus de cette eau depuis ce jour, elle l'achète.... au galon.
Les voies de Dieu sont impénétrables et cette hilarante histoire démontre encore une fois que les filles héritent des péchés des mères....
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